La Belgique a ouvert le 15 avril l’accès au Paxlovid pour le traitement précoce du COVID-19 des personnes immunodéprimées et l’on annonce pour le mois prochain l’accès à l’Evusheld pour la prévention des infections. A priori de bonnes nouvelles pour tou.te.s les patient.e.s à haut risque de développer un COVID grave du fait de l’incapacité de leur système immunitaire à répondre aux vaccins.

Pourtant, l’expérience française doit tempérer notre enthousiasme. Elle est bien décrite dans un article de l’Express publié ce 21 avril sous le titre :

Médicaments anti-Covid, les raisons du raté

Paxlovid, Evusheld : ces traitements ont été achetés en masse, mais rien n’a été fait pour faciliter leur prescription.

Les leçons sont claires : Pour que les patients puissent tirer bénéfice de ces nouveaux traitements, il ne suffit pas de les rendre disponibles, encore faut-il faciliter leur prescription et leur délivrance en limitant au maximum toutes les contraintes de nature administrative, et en s’assurant que les informations sur les modalités de leur usage en pratique soient largement diffusées dans le grand public et dans la communauté médicale de manière simple et concise.

La consultation du site de la Task Force Covid Therapeutics-KCE ( https://bit.ly/3Eyfjsu ) qui rassemble les recommandations de nos autorités sanitaires montre que nous en sommes loin et s’il faut se féliciter de l’organisation du webinaire tenu hier à destination de la communauté médicale, il a surtout démontré la nécessité de poursuivre l’effort d’information et de simplification des procédures.

Pour atteindre l’objectif, il est essentiel d’associer beaucoup plus étroitement aux décisions les médecins-cliniciens qui ont la responsabilité directe des patients concernés (oncologues, hématologues, transplanteurs, néphrologues, rhumatologues, internistes, etc…).

L’arrivée de l’Evusheld n’étant prévue que fin mai, les médecins en charge des patients éligibles devraient mettre à profit les semaines qui viennent pour établir dès maintenant la liste des patients pour lesquels ils recommanderont ce traitement préventif. Il n’y a pas de temps à perdre.

By Michel Goldman, April 2022